Généralités

 COMMENT PEUT-ON ACCOUCHER ?



A L'HÔPITAL 

Il existe trois types de maternités :

Maternité de niveau 1 : sans service de soins aux prématurés.
Maternité de niveau 1bis : avec quelques incubateurs
Maternité de niveau 2 : service de soin aux prématurés, sans réanimation
Maternité de niveau 3 : service de soins aux grands prématurés, avec réanimation. Prend en charge toute sorte de grossesses dites "à risques".

Le choix de la maternité dépend pour certains de la proximité géographique (souvent le cas à la campagne où le choix est très restreint), mais aussi en fonction du déroulement de la grossesse. Une grossesse sans complication peut voir la naissance se dérouler dans une maternité de niveau 1, généralement moins intrusive qu'une maternité de niveau 3.
De plus, les maternités de niveau 3 ont beaucoup de demandes de la part de femmes vivant un problème particulier (menace d'accouchement prématuré, pré-éclampsie, diabète gestationnel, placenta praevia, etc...) et sont donc souvent surchargées.

Les sages-femmes obéissent à un protocole prédéfini qui bien souvent est incompatible avec les bonnes conditions de déroulement des accouchements physiologiques (sans péridurale).
Dans ce cas, il y a la possibilité d'établir un projet de naissance, en accord avec les sages-femmes et obstétriciens, qui permettra d'amoindrir l'impact du protocole sur le déroulement de la naissance.

EN PÔLE PHYSIOLOGIQUE

Salle de naissance, intégrée dans une maternité, le pôle physiologique permet de trouver outils et soutiens favorables à une naissance physiologique. Ces pôles sont très variables d'une maternité à l'autre. Certains sont gérés par une équipe de sages-femmes qui y sont entièrement dévouées. Pour d'autres, c'est l'équipe "habituelle" qui s'en occupe, avec l'inconvénient de ne pas pouvoir gérer plusieurs naissances en même temps, ni accompagner la femme dans les douleurs. Les pôles physiologiques et autres salles nature sont donc à considérer avec la plus grande réserve.

EN PLATEAU TECHNIQUE

Par un contrat passé entre une structure hospitalière et une sage-femme libérale, le plateau technique lui permet de suivre les femmes en accompagnement global : elle dispose d'une salle au sein de l'établissement pour accompagner l'accouchement des femmes dont elle a effectué le suivi de grossesse. Cela permet de se soustraire un maximum aux protocoles de l'établissement, la naissance se déroulant alors sous l'entière responsabilité de la sage-femme. Néanmoins, en cas de complication, la sage-femme peut passer immédiatement la main à l'équipe hospitalière qui prendra en charge la fin de l'accouchement.
Cette alternative se répand de plus en plus car elle permet d'allier la présence continue d'une sage-femme connue du couple afin d'optimiser les conditions d'accouchement physiologique (réduction considérables des demandes d'analgésie péridurale, des extractions instrumentales, du recours au syntocinon, des épisiotomies...) avec la sensation de sécurité que peut procurer la structure hospitalière (avec la proximité d'anesthésistes, d'obstétriciens et du bloc opératoire).

EN MAISON DE NAISSANCE

Les maisons de naissances, inspirées des structures existant dans d'autres pays européens (Belgique, Allemagne, Pays-Bas...) sont des établissements intégralement gérés par des sages-femmes et permettant des conditions favorables à un accouchement physiologique.
Ces structures ont généralement passé un contrat avec une maternité proche, permettant des transferts rapides et efficaces si nécessaires.
Néanmoins, les sages-femmes ne sont plus soumises à l'autorité d'un obstétricien, leur permettant de s'affranchir totalement des protocoles classiques et d'offrir des naissances adaptées à leurs patientes. Ces maisons de naissance n'existent pas encore en France, mais une expérimentation est en cours, avec l'ouverture de 9 établissements. Certaines maternités ont déjà commencé à ouvrir ce genre d'espaces, telles que la maternité d'Auch et celle des Bluets à Paris (le CALM - Comme à la maison) mais elles restent intégrées dans la maternité et l'expulsion se fait encore en salle de naissance.

A DOMICILE

Contrairement à une idée reçue largement répandue, accoucher chez soi n'est pas illégal ! L'accouchement à domicile (AAD)consiste à faire appel à une sage-femme libérale qui se chargera du suivi de la grossesse, des préparations à la naissance, et de l'accouchement en lui-même (accompagnement global). L'accompagnement global apporte une grande sécurité du fait que la sage-femme maîtrise parfaitement le dossier de sa patiente, lui apporte sa présence continue, permettant de réagir de façon compétente à la moindre complication et d'organiser un transfert à l'hôpital si nécessaire.
L'accouchement à domicile ne concerne que les grossesses exemptes de pathologies. Actuellement, très peu d'accouchements se déroulent à la maison en France (environ 1% des naissances annuelles), cependant, ce mode d'accouchement est beaucoup plus répandu aux Pays-Bas (environ 20% des naissances annuelles), et commence à se démocratiser en Belgique, au Royaume-Uni et en Allemagne, ainsi qu'au Québec.
Les études comparatives ont montré que les naissances à domicile réalisées dans de bonnes conditions sont aussi sécuritaires que les naissances à l'hôpital.
Toutefois, cette possibilité est amenée à disparaître en France car le montant de l'assurance demandée aux sages-femmes souhaitant pratiquer les AAD leur est financièrement inaccessible.

 

L'ACCOUCHEMENT NON ACCOMPAGNE (ANA)

Une naissance est dite "non accompagnée" lorsqu'aucun acteur de santé n'est présent lors du travail et de l'expulsion du bébé. Un certain nombre de naissances non accompagnées inopinées se déroulent chaque année en France, faisant suite à un travail trop rapide ou des sensations pas suffisamment prononcées, aboutissant à une expulsion avant le départ ou l'arrivée à la maternité, ou encore avant l'arrivée des Pompiers.
Les naissances non accompagnées sciemment organisées sont rares et restent marginales, mais tendent à se répandre du fait de l'absence de sages-femmes pouvant les accompagner.





Définitions :

Projet de naissance : c'est une liste de souhaits que soumettent les futurs parents à l'équipe de la maternité. Le projet de naissance permet d'une part, de se renseigner au maximum sur les pratiques des maternités, leur impact, leur nécessité et de décider de ce que l'on souhaite ou non pour notre corps et notre bébé. D'autre part, cela permet d'affirmer ses souhaits, de voir à l'avance ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas et de ne pas se retrouver au pied du mur le jour J. N'importe quel couple peut établir un projet de naissance, qu'il souhaite se passer de péridurale ou qu'il en veuille une, que la maman souhaite allaiter ou non, etc... Il ne concerne pas uniquement les parents souhaitant une naissance physiologique, il faut le voir surtout comme un outil de dialogue avec les intervenants de la structure.

Naissance physiologique : une naissance physiologique est une naissance se déroulant sans intervention de nature à perturber le processus naturel de la naissance. Cela signifie qu'une naissance physiologique n'est pas sous analgésie/anesthésie, pas sous syntocinon, et respecte les besoins primaires de la femme (boire, manger, se mouvoir...).
A ne pas confondre avec une naissance eutocique qui désigne une naissance sans complication (dystocies).

Accompagnement global
: l'accompagnement global désigne le suivi pratiqué par un seul soignant (sage-femme ou gynéco libéral). Durant toute sa grossesse, la femme sera suivie par une seule et même personne, avec l'avantage d'avoir toujours le même interlocuteur, de pouvoir lier des liens et d'envisager la naissance plus sereinement. L'accompagnement global peut se dérouler pour n'importe quelle grossesse, que la naissance soit prévue en maternité, en plateau technique ou à la maison.

Extraction instrumentale : une extraction instrumentale survient quand une dystocie se présente. Les épaules du bébé qui se coincent dans le bassin maternel, une souffrance foetale au moment de l'expulsion, un épuisement maternel, des poussées inefficaces, une malposition foetale... Dans ce cas là, la sage-femme doit passer le relais à un obstétricien qui réalisera alors l'extraction du foetus à l'aide d'une ventouse, des forceps ou des spatules.

Syntocinon : c'est sous cette marque qu'est commercialisée l'ocytocine de synthèse. L'ocytocine est l'hormone déclenchant les contractions utérines. Plus l'on reçoit d'ocytocine, plus les contractions augmentent en intensité et en fréquence. Cette hormone de synthèse est très fréquemment utilisée (dans 58% des accouchements selon l'association Timéo et les Autres), notamment en cas de péridurale.